TISF : métier, salaire, formation, role…

intervention sociale et familiale

Face aux difficultés que traversent certaines familles, un soutien professionnel adapté peut transformer leur quotidien. Qu’il s’agisse d’une naissance multiple, d’un parent malade, d’un enfant en situation de handicap ou d’une crise familiale, ces situations fragilisent l’équilibre du foyer. Le Technicien de l’Intervention Sociale et Familiale (TISF) représente cette main tendue qui accompagne sans juger, qui guide sans imposer. Ce professionnel de l’accompagnement social intervient directement au domicile des familles pour les aider à retrouver leur autonomie. Son approche, basée sur les actes du quotidien, permet d’instaurer une relation de confiance et d’élaborer un projet d’accompagnement personnalisé. Découvrons ensemble ce métier encore méconnu mais essentiel dans le paysage social français.

Qu’est-ce qu’un Technicien de l’Intervention Sociale et Familiale ?

Le Technicien de l’Intervention Sociale et Familiale est un professionnel du secteur social qui intervient auprès des familles, des personnes âgées, des personnes en situation de handicap ou d’exclusion traversant des périodes difficiles. Son action s’inscrit dans une démarche de soutien temporaire, généralement pour une durée limitée, afin de répondre à une situation de crise momentanée. Ce métier, majoritairement exercé par des femmes, se caractérise par une présence directe au domicile des personnes accompagnées.

Le TISF a pour mission principale de préserver ou restaurer l’autonomie des personnes qu’il accompagne. Il intervient dans le cadre de la vie quotidienne et contribue à dénouer les premiers éléments d’un problème. Son approche consiste à partager les actes du quotidien avec les familles pour établir une relation de confiance, base indispensable à tout accompagnement efficace. Contrairement aux idées reçues, le TISF n’est ni un baby-sitter ni une aide-ménagère, même s’il peut être amené à effectuer ces tâches dans le cadre de son intervention.

Les missions principales d’un intervenant familial

L’intervenant familial assure plusieurs missions essentielles qui s’articulent autour du soutien à la parentalité et de l’accompagnement social. Il aide les familles dans la gestion des responsabilités quotidiennes comme les travaux ménagers, les courses, l’éducation des enfants, la gestion du budget ou encore le suivi des démarches administratives. Ces activités servent de support à un travail plus profond d’accompagnement.

Dans le cadre de la protection de l’enfance, le TISF peut encadrer les droits de visite des parents qui se sont vu retirer la garde de leur enfant. Il intervient dans le cadre de prestations de la CAF, d’aides sociales à l’enfance ou d’actions de prévention dans les centres de PMI. Après une naissance, il accompagne les parents durant les 1000 premiers jours de l’enfant, contribuant ainsi à créer le lien parents-enfants. Pour favoriser l’insertion sociale, il mène des actions collectives en regroupant des familles autour d’ateliers thématiques sur les droits et devoirs, l’alimentation, le sommeil ou le soutien à la parentalité.

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Compétences et qualités requises pour exercer ce métier d’accompagnement

Le métier de TISF exige des qualités humaines et relationnelles particulières. L’empathie constitue le socle de cette profession : comprendre sans juger les situations familiales parfois complexes demande une grande ouverture d’esprit. La capacité d’adaptation s’avère fondamentale pour s’ajuster aux différents contextes familiaux et aux situations imprévues. Le sens de l’organisation et des responsabilités permet au TISF de gérer efficacement son temps et ses interventions.

Les qualités relationnelles comme le tact, la patience et la discrétion sont indispensables pour instaurer un climat de confiance. Le TISF doit maintenir une juste distance professionnelle vis-à-vis des personnes aidées, d’une part pour favoriser leur autonomie et d’autre part pour préserver son propre équilibre émotionnel. Sur le plan technique, il doit maîtriser son environnement professionnel, connaître les dispositifs et institutions liés à son métier et savoir coopérer avec différents partenaires. La pédagogie lui permet de transmettre efficacement des savoirs aux personnes qu’il accompagne. Enfin, soumis au secret professionnel, il doit faire preuve d’une éthique irréprochable.

Formation et diplôme nécessaires pour devenir TISF

Pour exercer en tant que Technicien de l’Intervention Sociale et Familiale, il est obligatoire d’obtenir le Diplôme d’État de Technicien de l’Intervention Sociale et Familiale (DETISF). Ce diplôme de niveau 4 (équivalent au baccalauréat) est enregistré au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP n°39680) et délivré par le Ministère chargé de la solidarité.

La formation conduisant à ce diplôme s’étend sur 18 à 24 mois et comprend deux volets complémentaires. Le volet théorique représente 950 heures de formation organisées en 3 blocs de compétences : contribuer à l’accompagnement socio-éducatif dans une logique de parcours, accompagner le(s) parent(s)/futur(s) parent(s) dans l’exercice de la fonction parentale, et s’inscrire dans un travail d’équipe et partenarial. Le volet pratique consiste en 1050 heures de formation réparties sur 2 à 3 périodes d’immersion en situation professionnelle. Pour accéder à cette formation, aucun diplôme préalable n’est exigé, mais les candidats doivent réussir un examen de sélection organisé par les centres de formation. Des allègements de formation sont possibles pour les titulaires de certains diplômes comme le Diplôme d’État de moniteur-éducateur ou le Bac pro services aux personnes.

Modalités d’accès à la profession par l’alternance

L’alternance constitue une voie privilégiée pour accéder au métier de TISF. Elle permet de combiner enseignements théoriques et mise en pratique professionnelle, tout en bénéficiant d’une rémunération pendant la formation. Deux dispositifs principaux existent : le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation. Ces contrats, destinés principalement aux jeunes de 18 à 26 ans, offrent l’avantage d’une immersion directe dans les établissements et services sociaux et médico-sociaux.

Les candidats ayant signé un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation sont admis de droit en formation, sans avoir à passer les épreuves de sélection habituelles. Ils bénéficient simplement d’un entretien de positionnement avec un représentant de l’organisme de formation. Cette voie d’accès facilite considérablement l’entrée dans la profession et permet d’acquérir une expérience pratique précieuse. La Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) représente une autre possibilité pour les personnes justifiant d’une expérience significative dans le domaine de l’accompagnement social et familial. Cette modalité permet d’obtenir tout ou partie du diplôme en faisant reconnaître les compétences acquises par l’expérience professionnelle.

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Rémunération et évolution de carrière

La rémunération d’un TISF varie selon plusieurs facteurs : l’expérience, le type d’employeur et la convention collective applicable. En début de carrière, le salaire brut mensuel se situe autour de 1700 à 2000 euros pour un temps plein. Selon les sources les plus récentes, ce salaire peut évoluer entre 1727 et 2303 euros brut entre l’entrée dans l’emploi et la fin de carrière. Un témoignage de professionnel mentionne un salaire net d’environ 1350 euros en début de carrière, pouvant atteindre 1600 euros en fin de parcours professionnel.

En termes d’évolution professionnelle, le diplôme d’État de TISF offre plusieurs perspectives. Il permet de se présenter aux épreuves d’admission dans les écoles de moniteur éducateur, d’éducateur de jeunes enfants et de bénéficier d’allègements de formation dans certaines conditions. L’obtention du DETISF donne un accès de droit aux épreuves d’admission à l’entrée des formations de niveau 6 (Éducateur Spécialisé, Éducateur Technique Spécialisé, Éducateur de Jeunes Enfants, Assistant de Service Social). Avec de l’expérience, un TISF peut évoluer vers des fonctions d’encadrement ou de direction dans le secteur social. La Branche apporte des garanties conventionnelles aux salariés en matière de protection sociale, de formation professionnelle et de congés d’ancienneté.

Secteurs d’activité et structures employeuses

Les TISF exercent dans une diversité de structures du secteur social et médico-social. Les principaux employeurs sont les associations d’aide à domicile, notamment les SAAD Familles (Services d’Aide et d’Accompagnement à Domicile aux familles) présents sur tout le territoire. Ces services associatifs constituent le principal débouché professionnel pour les TISF qui y travaillent aux côtés d’autres intervenants éducatifs et sociaux.

D’autres structures recrutent des TISF : les Caisses d’Allocations Familiales (CAF), les caisses d’assurance maladie, les crèches parentales, les services d’éducation et de soins à domicile. Les collectivités locales emploient des TISF lorsqu’elles assurent la gestion des structures sociales d’accueil ou de soutien. Les TISF peuvent intervenir dans des maisons d’enfants à caractère social, des centres d’accueil pour personnes en situation de handicap ou d’autres établissements sociaux. Cette diversité d’employeurs potentiels offre aux professionnels la possibilité de choisir leur cadre d’intervention selon leurs affinités et leurs projets professionnels.

Conditions de travail spécifiques au domaine social

Le métier de TISF présente des conditions de travail particulières liées à la nature même de l’intervention sociale à domicile. Les horaires sont adaptés aux besoins et aux habitudes des familles accompagnées, ce qui implique souvent des interventions en fin de semaine, le mercredi et le samedi. Cette flexibilité horaire constitue une caractéristique importante du métier. Les TISF peuvent exercer à temps plein ou à temps partiel selon leurs préférences et les possibilités offertes par leur employeur.

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Les déplacements fréquents représentent une autre spécificité de ce métier. Le TISF se rend au domicile des familles, ce qui nécessite généralement un véhicule personnel, même si certains employeurs peuvent mettre à disposition un véhicule de service. Sur le plan physique, le métier peut être exigeant : port de charges (enfants, poussettes, courses), déplacements multiples entre les familles. Le TISF travaille en collaboration avec d’autres intervenants sociaux (assistants de service social, éducateurs) dans une approche pluridisciplinaire. Pour certaines situations complexes, les interventions peuvent se faire en binôme. Les professionnels bénéficient de formations tout au long de leur carrière pour actualiser leurs compétences.

Témoignages et réalités du terrain

Le témoignage de Sébastien Babin, TISF après une reconversion professionnelle, illustre parfaitement les réalités de ce métier. Après 20 ans dans le commerce de proximité, il a choisi cette voie pour mettre « plus de sens » dans sa vie professionnelle. Son expérience révèle les aspects gratifiants du métier : la relation privilégiée avec les familles, l’indépendance dans l’organisation des activités, la satisfaction de voir les situations évoluer positivement, notamment avec les « familles CAF ».

Ce témoignage met en lumière les défis quotidiens : la difficulté d’intervenir auprès des « familles ASE » pour qui l’accompagnement est imposé, la lenteur des évolutions dans certaines situations complexes, l’effort constant pour donner du sens aux tâches quotidiennes. Il souligne que « c’est un métier qui se fait dans la finesse, par des petits pas et des petits gestes ». Le professionnel évoque les conditions salariales modestes et l’absence d’avantages, tout en affirmant ne pas regretter son choix car il s’épanouit dans ce métier. Ce témoignage authentique permet de comprendre la réalité quotidienne des TISF, avec ses satisfactions et ses contraintes, et illustre l’importance de la vocation dans ce choix professionnel.

Comment se lancer dans cette voie professionnelle ?

Pour vous engager dans la voie du TISF, commencez par vous informer auprès des centres de formation agréés dans votre région. Des instituts comme l’IRTS (Institut Régional du Travail Social), l’ESEIS (École Supérieure Européenne de l’Intervention Sociale) ou l’APRADIS proposent cette formation. Vous pouvez consulter leurs sites internet ou participer à leurs journées portes ouvertes pour obtenir des informations précises sur les modalités d’admission et le contenu de la formation.

La préparation de votre dossier de candidature constitue une étape importante. Même si aucun diplôme préalable n’est exigé, la sélection reste compétitive. Valorisez vos expériences, même bénévoles, dans l’accompagnement ou l’aide aux personnes. Préparez-vous à l’épreuve orale d’admission (d’un montant d’environ 120€) en réfléchissant à vos motivations et à votre projet professionnel. Concernant le financement de la formation, plusieurs possibilités existent : prise en charge par le Conseil Régional pour les demandeurs d’emploi, Compte Personnel de Formation (CPF), contrat d’apprentissage ou de professionnalisation. N’hésitez pas à contacter Pôle Emploi ou la Mission Locale pour vous accompagner dans ces démarches. Le métier de TISF offre une voie professionnelle enrichissante pour celles et ceux qui souhaitent donner du sens à leur travail en accompagnant des personnes vers plus d’autonomie.

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Rédaction

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