Vous envisagez une carrière d’aide-soignant(e) et vous vous interrogez sur la durée de la formation ? Ce choix professionnel, orienté vers le soin et l’accompagnement des personnes vulnérables, nécessite un engagement temporel précis. Avant de vous lancer dans cette voie, il convient de connaître exactement le temps à consacrer à cette préparation, les différentes étapes qui la composent et les possibilités d’aménagement selon votre profil. Nous vous proposons un tour d’horizon complet des aspects temporels de cette formation qui mène à un métier essentiel du secteur sanitaire et social.
Organisation temporelle du cursus complet
La formation d’aide-soignant(e) s’étend sur une durée totale de 1540 heures, généralement réparties sur environ 11 mois. Cette période correspond à 44 semaines de formation organisées sur la base de 35 heures hebdomadaires. Les instituts de formation proposent habituellement deux périodes d’entrée en formation par an : une rentrée en septembre avec une fin de formation en juillet/août de l’année suivante, et une rentrée en janvier avec une fin de formation en décembre.
Cette organisation permet aux candidats de choisir la période qui convient le mieux à leur situation personnelle et professionnelle. Les élèves bénéficient de périodes de congés durant leur formation : 3 semaines pour ceux qui débutent en septembre et 4 semaines pour ceux qui commencent en janvier. La participation à l’ensemble des enseignements est obligatoire durant toute la formation.
Répartition entre théorie et pratique
La formation d’aide-soignant(e) repose sur un équilibre parfait entre enseignement théorique et mise en pratique. Elle se divise en deux parties égales : 770 heures (22 semaines) de formation théorique et 770 heures (22 semaines) de formation clinique en milieu professionnel. Cette alternance entre théorie et pratique constitue l’un des points forts de cette formation.
L’enseignement théorique est dispensé sous diverses formes pédagogiques : cours magistraux, travaux dirigés, travaux de groupe et séances d’apprentissages pratiques et gestuels. Les instituts de formation utilisent des outils de simulation en santé pour favoriser l’acquisition des gestes techniques nécessaires à l’exercice du métier. Cette approche pédagogique variée permet aux élèves de développer progressivement leurs compétences dans un cadre sécurisé avant de les mettre en œuvre auprès des patients.
Les périodes de stage en milieu professionnel

La formation clinique comprend quatre périodes de stage obligatoires réparties comme suit : trois périodes de 5 semaines (périodes A, B et C) et une période de 7 semaines (période D). Ces stages visent à explorer les trois missions fondamentales de l’aide-soignant : accompagner la personne dans les activités de sa vie quotidienne et sociale, collaborer aux projets de soins personnalisés et contribuer à la prévention des risques.
Ces périodes peuvent s’effectuer dans différentes structures : établissements publics ou privés du secteur sanitaire, social ou médico-social, en hospitalisation à domicile ou dans des services d’accompagnement à la personne. Le parcours de stage doit obligatoirement inclure au moins une période auprès de personnes en situation de handicap physique ou psychique et une période auprès de personnes âgées. Au cours de ces stages, l’élève doit réaliser au minimum une expérience de travail de nuit et une expérience de travail le week-end, afin de se familiariser avec toutes les facettes du métier.
Les modules d’enseignement théorique
L’enseignement théorique est structuré autour de dix modules de formation correspondant aux compétences métier de l’aide-soignant. Ces modules sont complétés par un dispositif d’accompagnement pédagogique individualisé (API) de 35 heures, proposé dans les trois premiers mois de la formation, ainsi que par des travaux personnels guidés (TPG) de 35 heures répartis tout au long du cursus.
Les modules couvrent des domaines variés : accompagnement de la personne dans sa vie quotidienne (module 1, 147h), repérage des situations à risque (module 2, 21h), évaluation de l’état clinique (module 3, 77h), mise en œuvre des soins (module 4, 182h), accompagnement de la mobilité (module 5, 35h), relation et communication (module 6, 70h), accompagnement des personnes en formation (module 7, 21h), entretien des locaux (module 8, 35h), traitement des informations (module 9, 35h) et travail en équipe (module 10, 70h). Ces modules sont regroupés en 5 blocs de compétences qui structurent le diplôme d’État.
Parcours allégés et cursus partiels
Pour les personnes déjà titulaires de certains diplômes, il existe des possibilités d’équivalences de compétences ou d’allègements de formation. Ces aménagements permettent de réduire significativement la durée du cursus. Par exemple, les titulaires d’un BAC PRO ASSP (Accompagnement, Soins et Services à la Personne) peuvent bénéficier d’une formation réduite à 6 mois au lieu des 11 mois habituels.
Les autres profils pouvant bénéficier d’allègements sont notamment les titulaires du diplôme d’auxiliaire de puériculture (DEAP), du diplôme d’ambulancier (DEA), du diplôme d’accompagnant éducatif et social (DEAES), du titre professionnel d’assistant de régulation médicale (ARM), du titre professionnel d’agent de service médico-social (TPASMS), du titre professionnel d’assistant de vie aux familles (TPAVF) ou du BAC PRO SAPAT (Services aux Personnes et aux Territoires). Ces parcours en cursus partiel sont adaptés individuellement selon les compétences déjà acquises par le candidat.
Coût et financement de la formation
Le coût de la formation d’aide-soignant(e) varie entre 5000 et 7800 euros selon les instituts de formation. À ce montant s’ajoutent des droits d’inscription annuels qui se situent généralement entre 60 et 100 euros. Ces frais peuvent représenter un investissement conséquent, mais plusieurs dispositifs de financement existent pour alléger cette charge.
Les possibilités de prise en charge varient selon votre statut. Les Conseils Régionaux financent souvent la formation pour les jeunes en poursuite d’études et les demandeurs d’emploi. D’autres options incluent le financement par les OPCO dans le cadre d’une alternance, l’utilisation du Compte Personnel de Formation (CPF), les aides de Pôle Emploi ou diverses bourses. Certaines régions, comme les Hauts-de-France, prennent en charge la totalité du coût de la formation pour certains publics. Nous vous conseillons de vous renseigner auprès de l’institut de formation visé et des organismes financeurs potentiels pour connaître les aides auxquelles vous pourriez prétendre.
Conditions d’accès et processus de sélection
Pour intégrer une formation d’aide-soignant(e), vous devez être âgé(e) d’au moins 17 ans au 31 décembre de l’année d’entrée en formation. Bonne nouvelle : aucun diplôme préalable n’est exigé pour accéder à cette formation. Le concours d’entrée ayant été supprimé, la sélection s’effectue désormais sur la base d’un dossier et d’un entretien oral.
L’entretien, d’une durée de 15 à 20 minutes, est réalisé par un binôme d’évaluateurs composé d’un aide-soignant en activité et d’un formateur. Il vise à apprécier vos qualités humaines et relationnelles ainsi que votre projet professionnel. La formation est accessible par différentes voies : formation initiale, formation professionnelle continue (notamment pour les agents de soins justifiant d’une certaine ancienneté) ou validation des acquis de l’expérience professionnelle (VAE). Les agents de service hospitalier qualifiés (ASHQ) justifiant d’une ancienneté peuvent bénéficier de dispenses pour les épreuves de sélection.
L’obtention du Diplôme d’État d’Aide-Soignant
Le Diplôme d’État d’Aide-Soignant (DEAS) s’obtient par la validation des cinq blocs de compétences qui composent la formation. Chaque bloc fait l’objet d’évaluations spécifiques : analyses de situation, pratiques simulées et appréciations des compétences en milieu professionnel par les encadrants de stage.
Pour chaque épreuve d’évaluation, l’élève qui ne remplit pas les conditions de validation bénéficie d’une épreuve de rattrapage. Un système de compensation des notes existe au sein d’un même bloc de compétences, à condition d’avoir obtenu au moins 8/20 à chaque module. Le DEAS est un diplôme de niveau 4 (équivalent au baccalauréat) enregistré au Répertoire National des Certifications Professionnelles sous le numéro 35830. Si certains blocs de compétences ne sont pas validés au terme de la formation, l’élève garde le bénéfice des compétences acquises et peut demander à redoubler pour valider les compétences manquantes, avec la possibilité de redoubler une fois.