EEMI : s’agit-il d’une arnaque ou d’une véritable école numérique ?

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Vous envisagez d’intégrer l’EEMI et vous vous interrogez sur la légitimité de cette école parisienne ? Votre questionnement est légitime. Depuis sa création en 2011, l’École Européenne des Métiers de l’Internet cristallise des avis diamétralement opposés sur les forums et plateformes d’évaluation. Certains anciens étudiants la décrivent comme une arnaque financière, tandis que d’autres vantent la qualité de leur expérience. Nous avons mené une analyse approfondie pour vous permettre de vous forger votre propre opinion, en examinant méthodiquement les différentes facettes de cet établissement controversé.

Qu’est-ce que l’EEMI exactement ?

L’EEMI a vu le jour en 2011 sous l’impulsion de trois figures majeures du web français : Xavier Niel, fondateur de Free, Jacques-Antoine Granjon, créateur de Vente-Privée, et Marc Simoncini, à l’origine de Meetic. Chacun de ces entrepreneurs a investi 500 000 euros pour matérialiser leur vision commune : former des profils polyvalents capables de répondre aux besoins de recrutement dans le secteur numérique. L’école s’est installée dans le prestigieux Palais Brongniart, au cœur du deuxième arrondissement parisien, et a depuis étendu sa présence à Lyon et Orléans.

Le catalogue de formations comprend des BTS (niveau RNCP 5), des Bachelor Chef de projets digitaux et Bachelor Cybersécurité (niveau RNCP 6), ainsi que des Mastères (niveau RNCP 7). Le Bachelor Chef de projets digitaux a obtenu la reconnaissance de l’État en 2018, conférant ainsi une certaine légitimité institutionnelle à l’établissement. Les programmes couvrent trois axes principaux : le développement web, l’interactive design et le marketing digital, avec une dimension entrepreneuriale héritée de l’ADN de ses fondateurs.

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Les frais de scolarité très élevés

La tarification constitue l’un des points les plus sensibles dans le débat autour de l’EEMI. Les frais annuels oscillent entre 9 000 et 12 000 euros selon les formations et les années d’études. Cette fourchette tarifaire, comparable à celle de nombreuses écoles de commerce post-bac, représente un investissement financier conséquent que toutes les familles ne peuvent assumer sereinement. Si l’on projette sur un cursus complet de trois ans en Bachelor, l’addition peut grimper jusqu’à 36 000 euros.

Au-delà des frais de scolarité affichés, plusieurs témoignages d’anciens étudiants font état de coûts cachés qui alourdissent la facture finale. Certains mentionnent des dépenses obligatoires pour des logiciels spécifiques, du matériel informatique recommandé, ou encore des événements présentés comme facultatifs mais fortement encouragés. Cette question du rapport qualité-prix alimente les controverses les plus vives : nombreux sont ceux qui contestent la valeur réelle de l’enseignement dispensé au regard des sommes investies.

ÉcoleFrais annuelsNiveau de diplôme
EEMI9 000 – 12 000 €RNCP 5 à 7
École 42 (Xavier Niel)GratuitRNCP 7
IIM Digital School8 200 – 9 200 €RNCP 6 et 7

La qualité de l’enseignement en question

Le contenu pédagogique divise profondément la communauté étudiante. Nous constatons que les critiques les plus récurrentes portent sur le caractère superficiel de certains modules, jugés inadaptés aux évolutions rapides du secteur technologique. Plusieurs anciens élèves déplorent des cours qui effleurent les concepts sans approfondir les compétences techniques nécessaires pour affronter les exigences réelles du marché. La question de l’obsolescence des contenus ressort fréquemment, avec des intervenants qui peineraient parfois à actualiser leurs supports face aux innovations constantes du digital.

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Inversement, d’autres témoignages valorisent l’approche pratique et professionnalisante de l’établissement. Ces étudiants satisfaits soulignent la présence d’intervenants issus du monde professionnel, apportant une expertise terrain et un réseau potentiellement utile. Le tronc commun pluridisciplinaire, permettant d’explorer différentes facettes des métiers numériques avant de se spécialiser, est perçu comme un atout par une partie des apprenants. Cette polarisation des avis suggère que l’expérience varie considérablement selon les promotions, les campus et les intervenants.

Infrastructures et organisation administrative

Le Palais Brongniart constitue indéniablement un argument de communication fort pour l’école. Ce bâtiment historique, anciennement siège de la Bourse de Paris, offre théoriquement un cadre prestigieux avec des salles spacieuses et lumineuses. La localisation dans le deuxième arrondissement parisien, à proximité d’entreprises du numérique et de lieux événementiels, renforce l’attractivité apparente du campus principal.

Toutefois, cette vitrine semble masquer des réalités moins reluisantes selon plusieurs retours d’expérience. Des étudiants décrivent des équipements informatiques vieillissants, parfois inadaptés aux logiciels professionnels que les formations sont censées maîtriser. La dimension organisationnelle pose visiblement problème : plannings modifiés au dernier moment, changements de programme en cours d’année, manque de clarté dans la communication administrative. L’accompagnement dans la recherche d’alternance, pourtant fondamental pour un établissement qui prône la professionnalisation, est qualifié d’insuffisant par de nombreux témoins.

Les témoignages d’étudiants divisés

La consultation des plateformes d’avis révèle une bipolarisation extrême des retours d’expérience. Nous observons que certains anciens élèves conservent des souvenirs positifs de leur passage à l’EEMI, mettant en avant plusieurs aspects appréciables :

  • Des intervenants professionnels à l’écoute qui partagent leur expérience concrète du secteur
  • Un tronc commun permettant de découvrir plusieurs disciplines avant de choisir sa spécialisation
  • Un staff administratif impliqué dans certaines situations
  • Des événements et des rencontres mémorables durant le cursus
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À l’inverse, les critiques négatives se montrent particulièrement virulentes et documentées. Les détracteurs évoquent une absence de suivi pédagogique, un décrochage motivationnel progressif face à la désillusion, un sentiment d’arnaque financière lorsqu’ils comparent l’investissement consenti aux compétences réellement acquises. La désorganisation chronique de l’établissement revient comme un leitmotiv dans les témoignages négatifs. Un élément troublant mérite d’être mentionné : plusieurs utilisateurs suspectent une modération des avis sur certaines plateformes, avec des commentaires positifs qui sembleraient artificiels ou commandités.

Reconnaissance officielle et débouchés professionnels

Sur le plan institutionnel, l’EEMI dispose d’une reconnaissance de l’État pour son Bachelor Chef de projets digitaux, titre RNCP de niveau 6 obtenu en 2018. Ses BTS (niveau 5) et ses Mastères (niveau 7) sont inscrits au Répertoire National des Certifications Professionnelles, ce qui atteste d’une conformité avec les standards nationaux. Néanmoins, l’établissement ne détient pas le statut de grande école, contrairement à ce que certains discours marketing pourraient laisser entendre.

La question de l’insertion professionnelle reste délicate à évaluer objectivement. L’école communique sur un taux d’employabilité élevé de 95% et un réseau d’anciens actifs dans le secteur. Pourtant, plusieurs diplômés contestent ces chiffres et relatent des difficultés significatives pour trouver un emploi correspondant à leurs attentes salariales et à leur niveau théorique de qualification. Le service emploi serait, selon ces témoignages, peu efficace dans l’accompagnement post-diplôme. Certains anciens élèves mentionnent avoir dû compléter leur formation ailleurs ou accepter des postes en deçà de leurs ambitions initiales, ce qui interroge sur la véritable valeur professionnelle du diplôme sur le marché du travail.

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